Souvent nos concitoyens s’esbaudissent devant l’histoire d’opérette et les « reconstitutions historiques ». Les lecteurs de Rhodanie aiment l’histoire, la vraie : le numéro 129 qui vient de sortir les satisfera. En trois articles, ils passeront de la fin du premier millénaire à la Révolution puis aux années 1950.
Ce n’est pas sans nostalgie que Régis Laurent nous rappelle la vie dans son village de Saint-Victor-la-Coste après la tourmente de la Seconde Guerre : meules de blé, « cornues » sur la charrette tirée par le cheval… Pas encore de moissonneuse-batteuse et on n’imagine même pas qu’un jour la machine à vendanger… Petits commerces, « caquets » du soir, manigances villageoises, les épiceries, les petits commerces… « Un Village français », quoi ! Mais déjà le progrès avec un magnifique groupe scolaire qui se construit pour l’instruction du peuple…
Est-ce là le fruit de la lointaine Révolution ? Avec la Terreur et des têtes qui tombent ! Monique Frach rend justice à un guillotiné bien oublié dans son village même, Jean-Charles Balmelle de Saint-Michel-d'Euzet. Le seul crime de ce révolutionnaire enthousiaste est d’avoir été fédéraliste quand il fallait être jacobin ! Il fit partie des deux cents guillotinés du département qui, au cours des sept premiers mois de l’année 1794, périrent sur l’Esplanade de Nîmes. Il était républicain. Et, comme ses compagnons, lors de l’insurrection antijacobine de 1793, il n’avait pas fait couler une goutte de sang !
Avec Élie Pélaquier et Pierre Casado, nous changeons totalement d’époque et de méthode : ces deux savants s’efforcent de situer quelques lieux dans les vallées de la Tave et de la Cèze en restituant précisément leur nom à partir d’une analyse serrée des chartes des années 815 à 1060 qu’ils nous montrent, transcrivent et traduisent. Travail ardu révélateur de la rigueur scientifique des chercheurs, preuve que l’histoire n’est pas un amusement d’opérette !
Au total, un numéro passionnant…